
Perte de sens, de motivation, difficultés à prendre du recul, à asseoir son leadership, à gérer des relations sources de stress, à absorber la charge de travail, à collaborer efficacement.
Culte de la performance, immédiateté des réponses à apporter, accélération et multiplication des informations à traiter, exigence croissante des clients/ usagers/ administrés.
Télétravail fragilisant une culture commune et le sentiment d’appartenance.
Les sources de souffrance au travail sont nombreuses.
Les conséquences le sont également : turnovers, arrêts maladie, burnouts, bore outs, brownouts… avec des répercussions sur la charge de travail et l’organisation des équipes en place.
En matière de prévention et d’actions curatives, on peut alors s’interroger sur les réponses à apporter pour pouvoir agir de façon concrète. Comment faire ?
Voici quelques pistes pour des actions individuelles et collectives en entreprise :
Agir en amont : comprendre et acculturer
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- Agir sur les causes pour prévenir stress et situations de burn out : facteurs externes et internes de stress ;
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- En comprendre les mécanismes pour mieux identifier les effets et les personnes en difficulté ;
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- Mettre en place des « sentinelles » pour repérer les signaux faibles chez leurs collègues et agir avant qu’il ne soit trop tard ;
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- Former tous les managers à la prévention /gestion du stress, des conflits et à la Qualité de vie au travail car ils sont les garants de leur bien-être et de celui de leurs collaborateurs.
Agir en aval : accompagner, soutenir, réparer, s’améliorer
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- Proposer un accompagnement psychologique afin d’aider les personnes en difficulté et celles en burn-out à comprendre ce qui leur arrive, à se réparer, et à appréhender plus sereinement leur retour au travail ;
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- Préparer correctement ce retour afin qu’il soit le mieux adapté à la réalité du collaborateur, non seulement en termes de capacités mais aussi de conditions, car les mêmes causes on le sait , produiront les mêmes effets ;
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- De retour au travail, accueillir le collaborateur / collègue dans des conditions respectueuses de son rythme et de ses attentes. Il est car c’est une erreur de croire que l’on peut « repartir pour un tour » comme si de rien n’était ;
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- Faire un point avec lui au bout d’une semaine puis deux puis régulièrement ;
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- Rester à l’écoute, toujours.
Les difficultés que rencontrent les individus et les organisations sont l’occasion de questionner ce qui génère cette souffrance à l’échelle d’un système.
Le burn out n’est pas l’affaire d’une personne mais la résultante de multiples facteurs qu’il est nécessaire de savoir repérer et comprendre.
Les conséquences des arrêts de travail sur le fonctionnement et la désorganisation et les équipes sont très coûteuses pour les entreprises et les collectivités.
La responsabilité du bien-être au travail incombe à tous les niveaux de l’organisation.
En effet, la prévention des risques psychosociaux et le bien-être au travail ne dépendent pas uniquement des actions décidées et mises en oeuvre au niveau d’une Direction, ou d’un service des Ressources Humaines.
Les managers et les chefs de service ont aussi pour mission de veiller sur leurs collaborateurs, de prendre soin de leurs équipes tout en se préservant. Ceci afin d’atteindre les objectifs fixés et de répondre de manière optimale aux enjeux qui leur sont demandés.
Enfin, tout un chacun porte la responsabilité de ce bien-être. Pour cela, il me paraît nécessaire que nous apprenions, au quotidien :
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- à faire « un pas de côté » pour comprendre ce qui se joue dans notre rapport au travail et nos relations aux autres ;
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- à analyser les situations-problèmes, repérer les schémas récurrents derrières les comportements qui maintiennent le stress au travail ;
- à nous exprimer sur le travail et son organisation dans des espaces et des temps dédiés et ce de manière régulière, individuellement et collectivement.
Il y a urgence à agir, pour la santé et le bien-être de tous.