Mes vœux pour traverser cette année 2021 dans les meilleures conditions ?
De la sérénité plus que jamais, des relations de qualité encore et toujours, de la persévérance qui rime avec endurance, une pleine attention au présent. Voilà en quelques mots que je vous souhaite, et ci dessous je vous livre quelques idées pour y parvenir.
Adoptez une posture plus sereine face à l’incertitude
De tout temps l’homme a su traverser des périodes d’incertitude. Si celle-ci fait partie de notre existence, force est de constater que la période que nous vivons actuellement est fortement incertaine et ce à plusieurs niveaux. En effet, la crise de la Covid-19 est à la fois une crise sanitaire, économique, sociale, psychologique. Et pour chacune de ses composantes, son lot d’interrogations sans réponse : à quand la fin de l’épidémie ? À quand l’immunité collective ? Le vaccin suffira-t-il à nous protéger ? Comment se relèvera-t-on de cette crise ? Y aura-t-il un troisième confinement ? Quand retournera-t-on au restaurant, au théâtre, au cinéma, au musée ? Cela va-t-il modifier la géométrie de nos relations ? Quels impacts psychiques sur nos enfants, étudiants, personnes en perte d’emploi, personnes seules ou déjà fragilisées ????
L’incertitude se vit différemment car elle dépend en partie de notre disposition naturelle à supporter ce que l’on ne peut ni prévoir, ni maîtriser, ni contrôler. S’ajoute à cela un tempérament plus ou moins anxieux qui peut jouer un rôle d’amplificateur.
Face à cela, vous pouvez :
Acceptez que cette incertitude fasse partie de votre réalité
Soit vous continuez à refuser cette part qui vous échappe et que vous ne pouvez contrôler, soit vous faites le choix de l’acceptation, en faisant dans le même temps confiance à tous ces hommes et ces femmes dans la monde entier qui œuvrent chaque jour pour trouver des solutions (et dont vous faites peut-être partie !!) ;
Agissez de façon à garder un peu de maîtrise sur votre environnement
Cela passe par prendre soin de vous et des autres au travers des gestes barrière, sur vos situations personnelles et professionnelles, élaborer des protocoles qui serviront aux organisations à maintenir leur activité et mieux agir collectivement lors des crises à venir. Soit dit en passant, l’expérience des confinements passés est une formidable source d’apprentissage sur ce que nous ne voulons plus reproduire ou revivre et sur ce que nous pouvons faire mieux et de quelle manière…. Ce qui contribue à réduire l’incertitude.
Enfin, apprenez à vous apaiser en régulant vos émotions pour retrouver un calme intérieur
Cela passe par le partage social, y compris à distance. Mais aussi par de nombreuses pratiques qui vont agir sur votre corps et sur votre esprit. Leur point commun est souvent la respiration : sophrologie, la cohérence cardiaque, méditation, j’y reviendrai un peu plus loin.
Cultivez des relations de qualité
Être sociaux par excellence, nous sommes intrinsèquement liés les uns aux autres à des degrés divers par un jeu d’interdépendances multiples. L’épisode de la Covid-19 a mis en lumière, cruellement mais aussi opportunément, cette interdépendance et le besoin de lien qui nous anime. Lorsque certains d’entre nous retournons faire du présentiel à l’école, à l’Université, au travail, nous mesurons les bienfaits des relations qui ont pris une couleur différente : elles gagnent en qualité car devenues plus rares, on veut aller à l’essentiel. Aller vers ce qui nous porte, ne pas se perdre, ni gâcher ces moments jusque-là anodins, voire peu recherchés. C’est l’occasion pour vous de vous retrouver autour de valeurs communes, d’objectifs pour avancer tous ensemble, de rechercher de situations pour gagner en agilité, de ressources pour se soutenir mutuellement.
Cette qualité du lien repose sur nos compétences en communication fortement sollicitées en ce moment. Si nous sommes amputés de contacts nous pouvons malgré tout continuer à percevoir les bénéfices mêmes physiologiques d’échanges satisfaisants, de signes de reconnaissance, de gestes de gratitude, comme évoqué dans mon précédent article sur la qualité du lien
Cultiver des relations riches et de qualité passe par une attitude d’ouverture et d’écoute, à la recherche d’une vraie compréhension de l’autre.
La prévention de la détresse et de la souffrance de nos jeunes en particulier est l’affaire de tous. Et pas uniquement des « psys», comme l’a si bien dit le Psychiatre David Gourion invité sur France culture à propos de la fragilité psychique des jeunes!
À l’inverse, les autres, collègues, collaborateurs, managers, compagnons, deviennent soutien et espace ressource lorsque nous-mêmes sommes en difficulté. Voyez la lueur dans les yeux de votre vieux voisin lorsque vous lui portez son pain et prenez le temps d’échangez quelques mots avec lui….
Cette compétence que l’on nomme intelligence émotionnelle est un réel atout car elle nous rend attentif à l’autre et à soi. Mise en lumière par les professeurs de Psychologie John Mayer et Peter Salovey en 1990, elle comporte :
- une composante intrapersonnelle, tournée vers soi : elle est capacité à reconnaître, identifier, exprimer ses propres émotions. Plus attentifs à nous -mêmes, elle nous aide à mieux nous connaître, à nous affirmer dans nos relations et à nous prémunir contre le burnout.
- une composante orientée vers autrui : elle est capacité à être attentif à l’autre ce qu’il ressent, son moral et permet donc de mobiliser, fédérer plus facilement lorsqu’on manage une équipe par exemple. Prendre soin de son collectif, c’est prendre soin des relations, même à distance, pour nous guider sur notre manière d’agir et nos prises de décisions.
Soyez persévérant
Dans une conférence TED, la Psychologue Angela Lee Duckworth nous explique qu’un des facteurs clefs de nos réussites dans la vie est la persévérance. En complément de cette réflexion, j’ajouterai que la persévérance, dont les synonymes sont la constance, l’obstination, la ténacité, suppose que l’on de dote de deux autres vertus :
- la patience de ne pas voir aboutir rapidement les résultats de nos efforts ;
- la volonté de ne pas dévier des objectifs que l’on s’est fixés… quitte à se tromper.
Continuer, durer, avancer, prendre des décisions, être réactif dans un environnement mouvant. Si nous naviguons en eaux troubles dans une période qui s’étire dans le temps, tenir la distance en étant persévérant est plus que jamais un enjeu de taille tant pour les individus que pour les organisations.
Ces deux qualités, patience et volonté supposent à leur tour foi et résilience.
Avoir foi en l’avenir aussi sombre puisse-t-il paraître, sous la lumière crue et cruelle des chiffres des malades et des morts qui s’affolent, des points de PIB qui chutent, des milliers de personnes sans travail, des jeunes en détresse psychologique. Non pas détourner le regard de cette réalité, mais se protéger de la surexposition médiatique anxiogène pour regarder ce qui va, et ce qui va bien, tenir un journal du positif si simple et si efficace en même temps pour avancer, car des jours meilleurs arriveront, sans doute dans un monde différent. Garder à l’esprit cette formidable capacité de résilience dont nous avons su faire preuve tout au long de notre histoire d’hommes et de femmes.
C’est sur le terreau de l’espoir et de nos capacités de résilience individuelles et collectives que se nourrit la persévérance dont nous avons plus que jamais besoin aujourd’hui. Le support social, la persévérance sont des facteurs de résilience ainsi que notre présence au moment présent.
Portez une attention accrue au présent
Ce matin j’ai entendu des oiseaux dans les branches. J’ai noté le soleil qui perçait les nuages, m’extrayant de mon clavier d’ordinateur. J’ai pris le temps de m’imprégner de ce moment et de sa douce quiétude pour reprendre mon travail rassérénée et dotée d’une énergie nouvelle. J’étais dans l’instant présent.
Cela peut sembler anodin, mais dans mon travail auprès de particuliers et de professionnels, je constate très régulièrement deux types de pensées parmi les principales causes de souffrance :
- les pensées collantes, qui vous engluent dans le passé et nous empêchent d’avancer : ce que l’on nomme des ruminations du type « pourquoi j’ai agi de telle façon ? » ; « j’aurai dû dire ce que je pensais en réunion, c’est trop tard maintenant » ; « j’ai toujours échoué dans ma vie »
- celles qui vous projettent dans un avenir réel ou imaginé menaçant, ce que l’on nomme des pensées anxieuses, commençant souvent par « et si….. » : à ce stade, je laisse le soin aux plus anxieux des lecteurs de compléter la phrase !
Vous l’aurez compris, dans les deux cas ces pensées sont génératrices de souffrance et nous empêchent d’être présents à l’instant.
Or apprendre à se recentrer sur le moment présent, leurrer son cerveau encombré en détournant son attention vers l’ici et le maintenant est un puissant levier pour aller mieux.
Des techniques de respiration, de relaxation, la pratique du yoga, de la sophrologie nous reconnectent avec nos sensations corporelles et avec ce qui nous rend vivants… Ils apportent de réels bienfaits sur notre esprit et notre corps en activant notre système nerveux parasympathique. Les études sur les effets de la méditation de la pleine conscience et de la cohérence cardiaque en sont des exemples probants.
Au quotidien, faire une marche méditative dans les bois voisins, observer son enfant construire un château où il ira délivrer la princesse, s’imprégner des odeurs envoûtantes qui émanent de la cuisine où son mari s’affaire… sont autant d’espaces de temps suspendus, de reconnexion à soi et au monde. Ménagez-vous aussi des plages de silence, des bulles d’apaisement, des moments de plaisir. Ce sont là des solutions à portée de main.
Pour alléger l’ambiance lourde que nous vivons actuellement, pour contrer nos sentiments de frustration, d’anxiété, de colère, de résignation, voilà quelques pistes à emporter avec vous pour les mois à venir. Chacun de vous, à votre niveau, dans votre vie personnelle, professionnelle peut agir ne serait-ce qu’en commençant à renouer, explorer, rechercher ce qui vous fait du bien.
Un travail quotidien, sans relâche.
À vous de jouer !