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Mise à l’honneur, la prise de parole en public prend ses lettres de noblesse… enfin !

À la croisée des compétences langagières et disciplinaires, le Grand Oral du Baccalauréat est une formidable occasion de mettre en lumière ses compétences à l’oral… mais pas que.

À travers ce bel exercice, l’occasion est donnée à nos jeunes de se révéler, car il accorde une place à la diversité, à la singularité de chacun.

Il ne s’agit plus de réciter ou d’exposer sur des formats classiques tels qu’ils ont été conçus jusqu’à aujourd’hui, mais de créer les conditions d’un échange de qualité à partir d’une question choisie par l’élève. Un exercice en trois temps, où s’opère une rencontre : partant d’une question personnelle à traiter, le jeune se donne à voir à travers son cheminement réflexif, la richesse de sa personnalité et sa projection dans l’avenir.

Quels sont donc les attendus de cette valse à trois temps?

1/ Répondre à une question singulière et personnelle 

C’est l’élève qui choisit la question (« une notion du programme ; des notions mathématiques qui ont changé le regard ou ont apporté des clés de lecture ; un point de l’histoire des sciences ; une démonstration ; un lien avec une autre spécialité ; notion liée à des enjeux sociétaux : éducation à la santé, développement durable, médias et information, problèmes bioéthiques… »)

Cette liberté a pour objectif de favoriser son implication dans la démarche. L’élève rendra ainsi sa présentation plus convaincante.  Et ce n’est pas tant la question telle qu’elle sera présentée que la façon dont elle sera traitée qui compte.

En effet, le jury ira questionner sa démarche réflexive en valorisant les points suivants :

Autre élément majeur : exposer en quoi la question fait sens pour l’élève.  Le jury sera sensible aux questions riches nécessitant des recherches personnelles et la mobilisation de savoirs et savoir-faire acquis tout au long de la scolarité.

Ici la crédibilité (Ethos) et la logique de l’argumentation (Logos) sont à travailler tout particulièrement.

2/ Entrer dans un dialogue avec le jury

Nous l’avons évoqué, savoir parler en argumentant avec précision est un attendu de l’exercice. Il sera question dans ce deuxième temps de mener un dialogue constructif avec le jury à partir de la question. Celle-ci aura pu changer chez l’élève, son regard sur le monde, son parcours.

Dialoguer, signifie entrer dans un système d’échanges où l’écoute prend toute sa place… Savoir écouter implique de prendre le temps d’assimiler les questions, le remarques du jury sans se précipiter, reformuler si nécessaire pour s’assurer de leur bonne compréhension. Condition sine qua non d’un vrai moment de partage de sa réflexion.

L’attention compétences :

3/ Partager son projet d’orientation

Arrive le moment de présenter le lien entre la question présentée au jury et les perspectives d’orientation : Comment le parcours a pu ouvrir sa perspective d’avenir sur les plans personnel et professionnel ? À quoi est-il aujourd’hui particulièrement sensible et de quelle manière il compte s’engager dans la vie.

Le jury valorisera les réponses aux questions suivantes :

– en quoi la question traitée éclaire le projet de poursuite d’études ou professionnel ?

– quel sens derrière le choix des deux spécialités approfondies ?

– quel intérêt pour la suite de son parcours ?

L’idée ici est d’expliciter les divers moments clefs de son cheminement : diagnostic, bilan, présentation, expression et validation des choix.

Ça y est, le grand Oral approche à grand pas… ne pas le percevoir comme une épreuve, mais comme un beau défi, celui se dévoiler, se révéler à soi et aux autres.

Danser cette valse à trois temps mobilise donc des compétences bien précises pour produire une parole synthétique, structurée et savante. Le jeune devra savoir être clair, argumenter, écouter, dialoguer…..mais aussi, oh combien important, s’appuyer sur toute la richesse et la puissance du langage non-verbal : gestuelle pertinente, silences, qualité du regard, posture affirmée jouent un rôle primordial pour gagner en impact. En particulier en des temps masqués, qui nous empêchent de jouer sur les mimiques, les expressions du visage, miroirs de nos émotions.

La préparation reste la clef. Toujours.