La rentrée est souvent l’occasion de remanier des priorités pour concilier bien-être et performance, équilibre vie professionnelle/ vie privée. Les congés permettent de se ressourcer et de redémarrer avec un regain d’énergie. Mais reprendre son travail « comme avant » lorsque tous les indicateurs de l’épuisement étaient déjà allumés, est une erreur à éviter.

Voici quelques conseils pour pouvoir agir dans une démarche volontaire et réaliste :

Les sources de stress sont multiples : sachez les identifier

Nous réagissons à notre environnement selon nos propres filtres, notre tempérament, notre personnalité. Nos croyances, nos certitudes mais aussi nos craintes nous font interpréter les évènements que nous vivons d’une manière qui nous est propre. Les indicateurs physiologiques du stress se manifestent alors : boule au ventre, tensions dans la nuque et dans le dos, irritabilité, difficultés à respirer, troubles du sommeil qui s’installent.

La première chose à faire est de trouver l’origine de ce stress : les stresseurs au travail appelés également facteurs de stress peuvent être multiples. On peut toutefois les distinguer en deux catégories selon leur source. On trouve :

Si à cela vous ajoutez une faible dose de confiance en soi, et qu’en plus vous cumulez les deux types de stresseurs, le cocktail est prêt à exploser !

Que faut-il faire alors? Reprendre depuis le début et analyser des situations concrètes.

Revisitez les situations les plus stressantes au travail

En opérant une relecture des situations, échanges, évènements, actes manqués, malentendus , petits irritants et grandes contrariétés, vous parviendrez à faire un travail de mise à distance pour mieux comprendre et donc analyser ce qui vous arrive et finit par vous peser au quotidien.

Sachez donc gagner en clarté! Car dans bien des cas le rythme de travail et les défis quotidiens brouillent notre perception et nous tombons dans des pièges cognitifs classiques « ça va aller » « il faut que ça tienne » « ils comptent sur moi, je ne peux pas les lâcher » et j’en passe. Je rencontre régulièrement des personnes qui se tiennent ce type de discours.

Ce qui mène à des problèmes de santé… pouvant aller jusqu’au burnout.

Mesurez l’impact du stress sur votre santé

Hans Selye, endocrinologue hongrois, met en évidence le Syndrome Général d’Adaptation au début du XX ème siècle. Il y décrit les réactions à court et à long-terme de notre corps face au stress. Il a mis en évidence les processus qui, dans la durée, peuvent mettre à mal nos limites mentales et physiques. Car les hormones sécrétées lors des trois phases du stress ont un réel impact sur notre corps, loin d’être anodin pour notre santé.

Acceptez vos limites

Si l’on ne fait rien pour apporter un changement à quelque niveau que ce soit, personnel, relationnel, organisationnel, émotionnel, … si l’on n’agit pas sur une ou plusieurs de ces sources de stress, on entre alors dans ce que nous connaissons maintenant sous le terme de burnout. Cet épuisement (professionnel mais il peut-être aussi familial, parental…) apparaît lorsque nos ressources sont taries.

C’est la troisième phase du Syndrome Général d’Adaptation. Certains d’entre vous le connaissent pour l’avoir sans doute déjà vécu dans toute son intensité. Lorsqu’on écoute les personnes qui en arrivent à ce stade, il semble clair que le burnout laisse des marques, des blessures à la fois physiques et psychiques. Qu’il s’agisse de pathologies qui s’installent, d’une confiance en soi fragilisée qui est à reconstruire, d’une vision de l’avenir faite de perspectives plutôt sombres… les témoignages sont nombreux et attestent de cet ébranlement, d’une perte de repères, d’une perte de soi :

« Je ne me reconnaissais pas, je n’étais pas moi-même » ; « Je me sentais impuissant, je ne savais pas quoi faire » ; « Je n’étais plus rien » ; « Si j’avais su avant, j’aurai fait quelque chose »

Les représentations liées au monde du travail ont évolué en quelques siècles.

D’un travail perçu avant tout comme utilitaire, remplissant les poches et les marmites, nourrissant des familles, nous sommes passés à une représentation liée à l’épanouissement personnel : nous attendons aujourd’hui de notre vie professionnelle qu’elle donne un sens à notre vie, nous permette de nous accomplir en tant qu’humain et citoyen, de nous réaliser. Notre travail nous confère une identité sociale, un rôle dans la société. Nous y associons également notre propre valeur personnelle, parfois même il devient pour certains une raison de vivre, le seul objet d’investissement.

Vous l’aurez compris, lorsque ce travail ne remplit pas les conditions de cet épanouissement, qu’il devient source de nombreuses frustrations, cause de mal-être voire de souffrances, la chute est rude….c’est pourquoi il faut agir.

Agissez… à temps!

Il est question de sortir d’une situation d’impuissance dans laquelle vous vous trouvez peut-être aujourd’hui, pour aller vers un mieux être au travail, une qualité de vie, un équilibre à la fois physique et psychologique en mobilisant des énergies individuelles et collectives.

Concrètement, cela peut prendre diverses formes :

J’espère vous avoir alerté sur la nécessité de prendre au sérieux les stress et ses premières manifestations avant que son impact ne soit délétère. N’attendez pas d’atteindre des limites qui ébranlent votre corps, votre esprit, votre confiance et la qualité de vos relations familiales.

Prenez soin de vous en commençant par faire le point de votre niveau de stress, de ses sources et ses impacts pour reprendre les rênes de votre vie.