Le management en temps de Covid 19 a révélé de nombreuses disparités dans la façon de vivre notre rapport au temps, au travail, au stress, de se découvrir plus ou moins tolérant face à l’incertitude. De la gestion de l’urgence, de l’accompagnement des hommes au jour le jour, en un mot, de l’ici et maintenant, nous glissons vers une réflexion nécessaire sur l’avenir, à la lumière des évènement passés.

Pour que cette réflexion puisse avoir lieu, individuellement et collectivement, au sein des entreprises, des collectivités, il me paraît plus que jamais primordial de se poser les bonnes questions.

Il est temps de mesurer l’impact du télétravail

De nombreux collaborateurs, collègues poursuivent en télétravail.  Si ce mode distanciel est plébiscité par la plupart des salariés (jusqu’à 80% en selon l’enquête Kantar), et présente des avantages  certains (gain de temps sur les trajets, pouvoir avancer à son propre rythme, concentration…) force est de constater qu’il comporte également des inconvénients majeurs : charge mentale plus lourde, davantage d’informations à traiter, passage par la communication écrite chronophage avec son lot d’interprétations erronées, d’aller-retours voire des tensions pouvant dégénérer en situations conflictuelles, des problématiques de « management toxique aggravé » (Le Monde du 23/05/20).

À cela s’ajoute pour certains un vrai sentiment d’isolement voire de souffrance invisible. Connaître l’impact de ce mode de travail sur ses collaborateurs est indispensable afin de pouvoir réajuster son mode de management.

Il est temps de changer de temporalité

Ces dernières semaines ont pu révéler des forces et dans le même temps souligner des difficultés dans l’accompagnement des équipes. Il n’est plus à prouver que les managers doivent redoubler de vigilance en matière de risques psychosociaux, mais s’en tenir à de la prévention ne suffit pas. Plus que jamais en pareilles circonstances, nous éprouvons un besoin de lien mais également de connaître la valeur de ce que nous produisons, à moyen, long terme (The conversation)

Le Covid 19 nous a stoppé net dans notre élan. Cette crise nous a contraint à vivre au jour le jour, avec un sentiment d’urgence qui a mobilisé toutes nos capacités d’adaptation.

Le présent, l’action ont occupé la première place. Il s’agit désormais de penser à demain. Comment?

En relisant les évènements passés et leur façon qu’ils auront eu de s’inscrire dans l’histoire et la culture de l’entreprise et en co-construisant une vision commune.

La reprise s’amorce avec ses tâtonnements et la tentation de reprendre de vieilles habitudes sans remettre en doute leur pertinence, leur efficience.Ce serait oublier la nécessaire réflexion individuelle et collective qui permet de continuer à avancer, en confiance et à se projeter dans l’avenir. Ce serait faire l’impasse sur une formidable occasion de sortir renforcé de cette navigation en eaux troubles.

Il est temps de se poser les bonnes questions

Les changements vécus ces dernières semaines ont ébranlé certaines de nos habitudes, croyances, jusque-là incontestées.

Le recul est nécessaire pour permettre une mise à plat de ce qui a fonctionné ou pas, des bonnes pratiques qui ont pu émerger et que l’on aurait envie de s’approprier à l’échelle d’un service ou de toute l’organisation, des formidables qualités et compétences qui ont pu voir le jour chez certaines personnes. Un état des lieux de ce que l’on est en tant qu’individu, collaborateur, manager, dirigeant. Des valeurs qui nous portent et du sens que l’on souhaite donner à notre action.

Il convient de se demander :

Si vous vous interrogez sur ces points, sans doute il est temps pour vous  de :

Revisiter votre posture et votre pratique managériale

Capitaliser sur les réussites et épreuves surmontées individuellement et collectivement

Identifier les leviers de mobilisation de vos équipes pour maintenir leur niveau d’engagement

Clarifier collectivement les valeurs qui vous unissent et font la culture de votre organisation, à la fois référentiel commun et facteur de résilience

Faire des contraintes un gisement d’opportunités